Temps des inventaires.
Matin froid qui met l’onglée.
Genoux trempés et doigts engourdis qui peinent à l’écriture.
Gratter la terre humide…
La petite étiquette blanche enfouie aux pieds des plantes devient le Graal absolu du scribe-jardinier.
Passeport végétal. Tampons officiels des jardins.
Terre grasse qui tartine l’étiquette, la rend illisible. L’efface parfois…
A rebours, chercher l’ascendance, l’origine, les origines, les jardins où la plante a séjourné.
Une enquête botanique d’archiviste qui nous ouvre de drôles de parcours, d’étonnants voyages – parfois circulaires -, des circuits atypiques…
Des traversées de frontières et même des changements de climats.
Pendant que l’on trace, calcule, dresse bilans et statistiques à la recherche de vérités, les plantes parcourent le monde sur notre dos, bien au chaud dans des sachets à l’abri du froid et des vents incertains…
Les jardiniers sont un peu des passeurs malgré eux.